Le saphir est l’une des pierres précieuses les plus populaires, souvent utilisée en joaillerie. D’où vient vraiment cette gemme et quels sont les critères qui permettent de déterminer la qualité d’un saphir ?

Le nom saphir dérive du latin sapphirus, qui descend lui-même du grec sappheiros, deux mots qui signifient bleu. En dépit de cette ascendance, un saphir n’est pas nécessairement bleu : il existe en réalité des pierres jaunes, roses, vertes ou même incolores qui appartiennent à la famille des saphirs.

D’où vient cette variété ? Le saphir est une gemme de l’espèce minérale des corindons. Sur le plan chimique, c’est un cristal d’alumine anhydre auquel seront venues se mélanger des traces de métaux comme le fer, le titane, le chrome ou le manganèse. Ce sont ces impuretés qui vont modifier les propriétés optiques du cristal et lui conférer une couleur particulière. On parle alors de pierre allochromatique, un terme qui signifie que la couleur découle de la présence d’un élément extérieur.

Saphir bleu, mais pas seulement…

Si c’est la couleur rouge qui domine, généralement en raison de la présence d’oxyde de chrome, la pierre n’est plus rangée dans la famille des saphirs mais dans celle des rubis. Au sein des quatre pierres considérées comme précieuses, ces deux gemmes partagent une structure cristalline similaire, ce qui les distingue du diamant et de l’émeraude.

En bijouterie, le saphir le plus emblématique est sans conteste le saphir bleu, qui tire sa couleur d’un mélange de titane et de fer. On extrait des saphirs bleus sur plusieurs continents, mais les gisements les plus importants connus aujourd’hui se situent à Madagascar, au Sri Lanka et en Birmanie. Ce sont de là que sortent les saphirs à la teinte la plus intense.

Il existe d’autres pays producteurs comme l’Australie ou le Canada, mais les pierres souffrent d’une réputation moyenne, en raison d’un bleu moins pur, mâtiné de vert ou de jaune.

Certaines pierres sont susceptibles d’être exposées à la chaleur après extraction. Le procédé permet d’en rehausser la couleur et la clarté, autrement dit le caractère transparent. Ce traitement thermique va en effet permettre de dissoudre certaines impuretés présentes au cœur de la pierre.

Saphir étoilé : une rareté supplémentaire

Comme pour les autres pierres précieuses, le saphir conserve toutefois le plus souvent des traces visibles, des inclusions dont le caractère harmonieux peut contribuer à augmenter la valeur de la pierre. C’est particulièrement vrai lorsque ces traces forment des motifs qui répondent à la forme choisie lors de la taille. Certaines pierres taillées en cabochons révèlent par exemple une étoile à plusieurs branches en leur cœur lorsqu’elles sont exposées aux bons rayons incidents. On parle alors de « saphir étoilé » ou « saphir étoile ».

La beauté d’une pierre tient particulièrement à la façon dont elle laisse passer la lumière. Certains saphirs bleus révèlent par exemple un corps laiteux, tandis que d’autres seront beaucoup plus transparents.

Bien qu’on associe souvent le saphir au bleu, on aurait tort de se détourner des pierres qui présentent d’autres dominantes chromatiques. Le saphir rose par exemple constitue une pierre précieuse de choix pour une parure de bijoux. Les saphirs étoilés très sombres sont aussi particulièrement recherchés, à l’image du Black Star of Queensland, une impressionnante pierre de 733 carats découverte au XXe siècle en Australie.