Un temps considéré comme la reine des pierres précieuses, le rubis étincèle du rouge de la passion. Très rares à l’état naturel, ces cristaux de la famille minérale des corindons sont presque aussi durs que le diamant. Le rubis fait aujourd’hui l’objet d’une production de synthèse, ce qui permet d’envisager des débouchés complémentaires de ceux de la bijouterie. En horlogerie par exemple, on utilisera des rubis synthétiques pour constituer certaines pièces mécaniques.

Revenons à la pierre précieuse telle qu’on la trouve dans la nature. Le rubis appartient donc à la famille des cristaux de corindon. Il se forme dans le sol terrestre, à une profondeur de quelques de dizaines de kilomètres, sur de très rares sites géographiques. Pour que naisse un rubis, il faut en effet qu’un cristal de corindon se forme à proximité de molécules d’oxyde de chrome : c’est ce composé qui va donner au rubis sa couleur rouge si caractéristique.

Les rubis se forment dans des roches magmatiques caractérisées par leur faire teneur en silice, sur des sites généralement plutôt calcaires. On a découvert des gisements de rubis sur plusieurs continents, particulièrement en Afrique et en Asie, mais les qualités sont très faibles. Le principal pourvoyeur de rubis naturels est aujourd’hui la Birmanie, qui assure environ 90% de la production mondiale.

La plupart des rubis extraits du sol ne présentent cependant pas des qualités suffisantes pour être exploités en joaillerie. La qualité d’un rubis tient en premier lieu à l’intensité de sa couleur.

Selon les gisements, les pierres vont varier d’un rouge tirant légèrement vers l’orange à des bruns presque violacés, en passant par différentes nuances de pourpre. Les pierres les plus recherchées sont celles qui délivrent le rouge le plus intense, presque carmin. Le rubis est en effet une pierre dichroïque, c’est-à-dire qu’elle combine deux couleurs : le rouge bien sûr, accompagné d’orange, de violet ou d’orange. Il existe d’ailleurs des techniques de chauffe qui permettent de renforcer la couleur rouge : correctement traitée, une pierre naturellement rosée gagnera ainsi en intensité.

Comme l’émeraude, le rubis est rarement immaculé : la structure cristalline laisse souvent apparaître les particules métalliques, qui forment des inclusions au sein de la pierre. Celles-ci ressortent lors de la taille. Trop nombreuses, elles seront vues comme un défaut. Elles peuvent aussi conférer une valeur supplémentaire à la pierre si elles sont réparties de façon harmonieuse, si elles forment un motif reconnaissable ou si elles déclenchent des jeux de lumière particuliers. Seuls les rubis artificiels, conçus en laboratoire, sont susceptibles de présenter une structure parfaitement immaculée.

Le poids, exprimé en carats, est un facteur important de rareté : il est extrêmement peu fréquent de rencontrer des pierres volumineuses dans la nature. Quelques rubis particulièrement ont tout de même marqué l’histoire, à l’instar de la pierre enchâssée dans la couronne de saint Wenceslas. Conservée à la cathédrale de Prague, ce rubis non taillé est donné pour 250 carats.

Le rubis apparait très tôt dans les textes sacrés comme la Bible. Sa couleur sang et sa rareté lui ont toujours conféré une valeur symbolique particulière.