Reconnaissable à sa couleur verte, l’émeraude est l’une des quatre pierres précieuses les plus nobles. Très rare dans la nature, elle se décline selon toutes les nuances du vert en fonction de sa pureté et de sa zone d’extraction. Comme le diamant ou le saphir, elle se prête parfaitement aux talents du joailler, qui cherchera à en sublimer l’éclat en l’associant à des métaux précieux comme l’or ou le platine.

La pierre d’émeraude appartient à la famille du béryl, une espèce minérale du groupe des silicates, qui regroupe également l’aigue-marine, la morganite ou l’héliodore, qui sont toutes des pierres légèrement transparentes utilisées en bijouterie. La particularité de l’émeraude tient à la présence de chrome, de vanadium ou de fer au sein de la structure moléculaire de la gemme. Ce sont ces métaux qui interagissent avec la lumière ambiante pour donner ces reflets verts caractéristiques.

Les émeraudes naissent dans des conditions géologiques bien particulières. Elles résultent de la rencontre entre du béryl contenu dans le magma et les atomes ferreux qui résident dans le manteau terrestre. Les émeraudes extraites des mines se sont formées au gré des mouvements tectoniques, quand certaines couches sédimentaires de la croute terrestre sont entrées en contact avec du magma en fusion. Les pierres, souvent dissimulées au sein d’une gangue de terre, sont susceptibles de remonter à plusieurs centaines de millions d’années !

Du fait de ces exigences très spécifiques, on n’a découvert d’émeraudes que dans une dizaine de pays. Les principaux gisements se situent aujourd’hui en Colombie, en Zambie et au Brésil qui, à eux trois, représentent près de 90% de la production mondiale.

Comment déterminer la qualité d’une émeraude ?

Comme pour toutes les pierres précieuses, la valeur d’une émeraude sera conditionnée à son caractère exceptionnel ainsi qu’à ses qualités optiques. Le premier critère évalué est généralement celui de la couleur : une gemme d’émeraude peut en effet parcourir l’ensemble de la gamme chromatique du vert, tirant soit vers le bleu, soit vers le jaune. On valorisera donc les pierres au vert le plus intense. La taille, exprimée en carats, détermine également la valeur de la gemme.

La question de la pureté et de l’uniformité est plus délicate que pour le diamant : il est en effet admis et accepté que la pierre soit touchée par quelques défauts visibles, parfois qualifiés de « givre » ou de « jardin ». Ces inclusions peuvent même devenir un facteur de rareté supplémentaire, particulièrement lorsqu’elles finissent par représenter un motif reconnaissable comme une étoile à six branches. À l’instar de toutes les gemmes, les émeraudes sont enfin mises en valeur par le travail de la taille.

Les émeraudes les plus recherchées sont bien entendues celles qui n’ont subi aucune altération. Pour répondre à la demande, les lapidaires et les bijoutiers ont toutefois introduit plusieurs méthodes de traitement de l’émeraude permettant d’améliorer l’aspect visuel de pierres de second rang. Ces traitements peuvent aller d’une simple imprégnation de résine destinée à combler un vide ou augmenter le volume à la coloration complète, obtenue par une imprégnation.

L’histoire a été marquée par quelques émeraudes emblématiques. La plus imposante d’entre elles est sans doute la pierre des sultants ottomans exposée au palais de Topkaki à Istanbul. Elle totalise en effet 16300 carats, ce qui en fait sans doute la plus grosse émeraude jamais découverte.